Fontenay-aux-Roses

Commande de la ville de Fontenay-aux-Roses, qui fut pour moi l’occasion de relier mes centres d’intérêt aux contraintes d’un cadre architectural devant s’inscrire entre deux rangées de bacs à fleurs qui m’étaient imposées. Deux bassins sur un axe diagonal donnent un rythme horizontal, renforcé par des mosaïques dérivées des tourbillons marginaux d’une voilure tournante, devenue deux déversoirs de pierre laissant glisser une silencieuse lame d’eau. Ces bassins circulaires se présentent comme deux oculi ouvrant sur une gigantesque nappe souterraine virtuelle couvrant la totalité de la place.

Repris sur trois passages ne se superposant pas mais d’un diamètre décroissant pour en suggérer la profondeur, le temps écoulé entre chaque cercle se traduit par un dégradé de couleurs. Dans l’axe de ce mouvement, comme sortant du sol par une découpe octogonale rappelant la section du prisme dont elle est issue, une pierre de trois mètres de hauteur prend la forme d’une colonne ascendante de fumée.

Dans sa position d’origine, l’enfoncement du cylindre dans le calepinage de la place exprimait sa translation verticale, jusqu’à la destruction de l’ensemble en 2017. Ne subsiste que la partie supérieure de la sculpture, épargnée par des nettoyages intempestifs au karcher, reprise en 2020 pour un nouvel emplacement.


Aéroport de Lyon

Bronze placé dans le salon d’honneur de l’aéroport de Lyon en 2000 à l’occasion de son changement de nom.

Issue de la médaille du cinquantenaire de sa disparition, cette stèle se présente comme un double portrait : celui du combattant de 1944 couronnant un profil d’aile d’avion bien sûr, mais aussi celui d’un Petit Prince sans visage, immatérielle silhouette inspirée de son dessin muni d’un grand manteau et dont l’épée effleure le sol.

Ce Petit Prince que notre époque réduit à un aimable personnage de parc d’attractions, c’est St-Ex enfant revenu au seuil de sa mort — il savait très bien qu’il ne revendrait pas de l’une de ses missions de guerre — l’interroger sur le sens de sa vie. Il ne pouvait donc avoir d’autre visage que celui du pilote.

On sait qu’il avait étudié la mécanique des fluides avec le meilleur spécialiste de son temps, von Karman, et même inventé un procédé de soufflage de la couche limite destiné à retarder les décollements des filets d’air sur un profil d’aile. Ainsi, ce sont deux fibres optiques qui conduisent la lumière depuis les épaules du pilote jusqu’à celles du Petit Prince, matérialisant le départ des turbulences lui donnant forme, ainsi que les deux étoiles dont son auteur avait couronné son grand manteau.


Clamart

L’entrée du cimetière paysager de Clamart dessiné par Robert Auzelle fut achevée par Hugues Guilleminot, en prévoyant une série de socles pour des sculptures.

À défaut d’avoir pu réaliser le gnomon destiné à Lyon, qui aurait établi le dialogue entre une chute d’eau donnant naissance au cercle du temps, et une double cascade figée dans la pierre (sur le petit côté de l’angle droit d’un triangle rectangle de plus de 7 mètres) la sculpture a trouvé sa place dans ce lieu remarquablement composé et chargé de sens.

La partie dorsale de Katabase mêlait en une seule composition les régimes laminaires et turbulents. Ils sont ici répartis sur les deux faces de la sculpture.